L'encadrement des loyers et ses incohérences
Depuis le 1er août 2015, lors de la signature d'un nouveau bail ou d'un renouvellement, comme vous le savez tout loyer ne peut dépasser le loyer de référence majoré de 20 %, fixé par le Préfet. Le loyer est pourtant l'une des clés de la rentabilité d'un investissement locatif. Pour les appartements dotés de caractéristiques exceptionnelles, les bailleurs peuvent toutefois exiger un complément de loyer.
Si en théorie, l'encadrement des loyers est à l'avantage des locataires, en pratique, des incohérences apparaissent aussi de leur côté. Pour preuve, le loyer médian d'un 4-pièces situé dans le XVIIIe arrondissement, dans un immeuble haussmannien de la rue très populaire du Poulet est plus élevé (20,4 €/m2) que le loyer médian d' un appartement identique localisé à une adresse prestigieuse comme la Place des Victoires, dans le 2e arrondissement, fixé dans ce secteur à 20,3 € du mètre carré. C'est ce que dénonce Lodgis, l'agence spécialisée en location meublée à Paris. Reste à savoir si ces premières incohérences relevées sont des cas isolés ou si elles vont se multiplier.
Du côté des bailleurs, il faut savoir que les rendements locatifs ne sont à l'origine pas très élevés à Paris. Il faudra donc vérifier si l'encadrement des loyers dégrade sensiblement leurs rentabilités. Ou si au contraire le dispositif n'a que très peu d'impact au final. Ce qui est à souhaiter car la fuite des investisseurs, comme le craignent les professionnels, aurait pour conséquence de restreindre davantage un parc locatif privé déjà insuffisant. Or comme l'a souligné Jean-François Buet, le Président de la FNAIM : "Derrière chaque locataire, il faut un propriétaire-bailleur".