Hassad El Aillache Mouheb, Président de la Fédération Fed Experts a répondu aux questions de Matvimmo.
- Des évolutions dans le calcul du DPE pour les logements de moins de 40 m2 ont été annoncées, quelles sont-elles ?
- Selon vous, ces évolutions vont-elles permettre de résoudre tous les biais du calcul du DPE pour les petites surfaces ?
- Concrètement quelles démarches faut-il effectuer pour obtenir un nouveau DPE ?
Selon l'Agence de la transition écologique (Ademe), 27 % des logements de moins de 40 m² et 34 % des logements de moins de 30 m² ont un diagnostic de performance énergétique noté F ou G contre seulement 13 % des logements de plus de 100 m². La méthode de calcul de ce fameux diagnostic, qui impact le prix du bien mais aussi sa possibilité de le louer à court terme, a pour conséquence que pour deux logements strictement identiques, la superficie exceptée, le logement de petite taille est pénalisé y compris après la réalisation de travaux de rénovation énergétique.
« La réforme doit permettre de corriger ce biais et de classer plus objectivement les petites surfaces grâce à une pondération par des coefficients adaptés aux petites surfaces. La modification de l’algorithme devrait permettre à une bonne proportion des petites surfaces de gagner une ou deux catégories et ainsi de sortir de la catégorie des passoires énergétiques permettant ainsi leur maintien sur le parc locatif et repoussant l'horizon de l'obligation de travaux » explique Hassad El Aillache Mouheb, Président de la Fédération Fed Experts.
Ces évolutions concernent à la fois la comptabilisation de l'eau chaude sanitaire et l'indice de compacité thermique, c'est-à -dire le résultat de la somme des surfaces déperditives (les surfaces portant sur l'extérieur ou sur des locaux non chauffés) divisé par la superficie du logement. Selon le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, avec la réforme « nous sortons 140 000 logements de moins de 40 m2 de la catégorie des passoires énergétiques », soit 15 % des plus de 910 000 logements classés F et G.
Toutefois, d’autres biais restent à corriger à cours terme, notamment la prise en compte des différents types d'énergies pour le calcul du DPE qui aujourd'hui pénalise l'électricité.